Adam Laloum

 
 

Concerts St Jean de Luz 27-28-29 avril 2008

« Autour de Schubert »…

Agréables Récitals de printemps organisés à Saint Jean de Luz par l’Académie Maurice Ravel avec le concours des lauréats de la session 2007 de l’Académie.

Le 27 avril, le Quintette pour piano et cordes « La Truite » (op 114, D 667) emporte l’adhésion. La jeune Coréenne Mi-Sa Yang, violoniste vive et pleine d’allant, le très sûr Miguel da Silva à l’alto et le pianiste Adam Laloum nous proposent une interprétation remarquable du chef d’œuvre schubertien. A leurs côtés, Gregorio Robino au violoncelle et Fanny Bereau à la contrebasse, n’occupent pas autant le terrain qu’il le faudrait. Mais on louera sans retenue l’excellente prestation d’Adam Laloum, en osmose avec ses partenaires : il les soutient, les regarde, les écoute, tout en maîtrisant parfaitement sa difficile partie. Un remarquable Quintette en vérité !

Le lendemain, Mariana Izman, belle pianiste d’origine moldave, s’impose notamment dans les Danses des Compagnons de David (opus 6) de Robert Schumann, pièce monumentale, rarement jouée en concert. Cette chevauchée fiévreuse et tourmentée dans l’univers étrange du maître nous transporte dans une alternance de quiétude naissant sur un terreau de souffrance extrême. Mariana Izman, à l’aise dans ce redoutable exercice, parcourt avec témérité le clavier, en souligne les changements de rythme, emballements, sensations de houle et rêveries, caractéristiques de cette œuvre extrêmement romantique. Elle parvient à nous dire que cette danse pour âme seule est sans doute l’une des œuvres les plus émouvantes de Schumann, bien qu’un jeu plus vertical eût mieux mis en valeur le soubassement harmonique de l’ouvrage.

Enfin, Schubert et Mozart étaient à l’honneur pour clore, le 29 avril, ces récitals. On retiendra surtout la Fantaisie en ut M pour violon et piano (D 934), de Schubert, échange intense et fiévreux entre la violoniste Ryoko Yano et Renata Tanaka, pianiste japonaise sobre et sûre. L’ensemble est cohérent, assuré, plein d’aisance. La violoniste met en valeur sa technique et sa gestuelle très pure, son jeu ample et riche en nuances. Soutenus par l’altiste Koichi Komine, nos deux protagonistes concluent la soirée par le Trio « des Quilles » en mi b M (K 498) de Mozart. L’andante évoque un duo vocal intime soutenu au piano, le menuet fait la part belle à l’alto qui virevolte et chante avec bonheur, le final est bien dans l’esprit, primesautier et charmant. Un violon qui sonne magnifiquement, un alto velouté, un piano sobre mettent un joli point final à ces Récitals de printemps de grande qualité artistique.

Remi Huppert.