Musique en Côte Basque - Mariana Izman

 
 

Récitals de printemps en Côte Basque - Concert St Jean de Luz 28 avril 2008

Mariana Izman est une belle pianiste d’origine moldave dotée d’un palmarès prometteur. Elle donnait, ce 28 avril, un récital entamé par la Sonate n°17 (opus 31 n°2) de Beethoven, suivi des Danses des Compagnons de David (opus 6) de Robert Schumann et conclu par des extraits des Livres I et II des Images de Claude Debussy.

La Sonate est bien enlevée, même si la nervosité initiale de l’interprète se traduit parfois par des notes trop frappées et un son métallique, surtout dans le premier mouvement Largo allegro. Sa sensibilité dans l’adagio, sa puissante vélocité dans l’allegretto final entraînent l’auditeur, malgré une gestuelle qui gagnerait à plus de sobriété.

Les Danses sont une pièce monumentale, peu donnée en concert. Cette chevauchée fiévreuse et tourmentée dans l’univers étrange de Robert Schumann nous transporte dans une alternance de désespoir et de quiétude naissant sur un terreau de souffrance extrême. Mariana Izman, à l’aise dans ce redoutable exercice, parcourt avec témérité le clavier, en extrait changements de rythme, emballements, sensations de houle et rêveries, caractéristiques de cette œuvre extrêmement romantique. On aimerait, de sa part, un jeu plus vertical mettant en valeur le soubassement harmonique de l’ouvrage. Mais elle parvient à nous dire que cette danse pour âme seule est sans doute l’une des œuvres les plus émouvantes de Schumann.

Les célèbres Images donnent lieu, comme l’on sait, à volutes irisations, tourbillons et harmonies rares. L’œuvre, très ardue, suggère plus qu’elle ne décrit, les points d’orgue figurant autant de points de suspension livrés à l’imaginaire. Notre interprète, ici encore, pourrait mieux s’aider des graves pour caler l’édifice. Mais, au delà de toute réserve, saluons en elle une virtuose adepte des sommets du répertoire ainsi qu’une musicienne sensible.

Remi Huppert.